Un communiqué de presse virulent de l’association professionnelle France Énergie Éolienne, qui regroupe 90% des acteurs du secteur éolien de l’hexagone, fustige des mesures prises à l’issue de l’examen en deuxième lecture du projet de loi « Liberté de création, architecture et patrimoine » devant la Commission des affaires culturelles et de l’éducation ce mercredi 16 mars 2016.
Ce projet de loi, dit « CAP », souhaite rendre obligatoire, via son article 33 bis A, l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) pour « tout projet d’éolienne dans un champ de covisibilité et dans un rayon de 10 kilomètres autour d’un monument historique. »
Or, selon l’association France Énergie Éolienne, « seul 1% du territoire serait resté exempt de ce droit de véto, négatif dans 90% des cas. » Si le dispositif s’est quelque peu assoupli, ce n’est toujours pas au goût des professionnels du secteur, qui estiment que ce type de projet ferait fortement régresser non seulement le secteur éolien français, mais aussi la transition énergétique.
Rappelons que Ségolène Royal souhaite voir 40% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique français d’ici 2030. Or, selon l’AFFF, la nécessité d’une consultation, en plus d’être « redondante », retarderait d’autant plus le démarrage et la concrétisation des projets éoliens.
L’association note d’ailleurs que les délais sont bien plus importants en France (6 à 8 ans entre le démarrage et la concrétisation) que chez nos voisins d’outre-Rhin (2 à 4 ans).
Olivier Perot, président de France Énergie Éolienne, a donc commenté la progression des débats : « Les objectifs politiques de développement des énergies renouvelables doivent permettre de sécuriser des filières industrielles, telles que l’éolien. France Energie Eolienne réitère son plaidoyer pour réunir les conditions favorables au développement de l’éolien sur le territoire, et ainsi atteindre nos objectifs de production d’énergies renouvelables. Cette filière en plein essor est en mesure de répondre aux défis environnementaux et économiques liés à la mise en œuvre de la transition énergétique. Néanmoins, les professionnels du secteur ne peuvent pas se satisfaire de surenchère réglementaire et d’incertitudes »