La percée chinoise en biotechnologie inquiète les géants américains de la finance et de la pharmacie
Les avancées fulgurantes de la Chine dans les domaines de la biotechnologie et de la pharmacie suscitent une vive inquiétude chez plusieurs dirigeants américains, qui redoutent une perte d’influence des États-Unis sur la scène mondiale. Malgré leur position dominante actuelle, des voix s’élèvent dans les milieux financier et pharmaceutique pour dénoncer l’inefficacité des politiques publiques et un niveau d’investissement jugé insuffisant, qui pourraient permettre à la Chine de rattraper, voire dépasser, les États-Unis dans ces secteurs stratégiques.
Charlie Scharf, à la tête de Wells Fargo, et Albert Bourla, dirigeant de Pfizer, pointent tous deux le rôle ambivalent de l’intelligence artificielle dans cette dynamique. Si celle-ci permet une hausse significative de la productivité, elle engendre également une contraction des effectifs, comme observé chez JPMorgan ou Goldman Sachs. Chez Wells Fargo, l’intégration de l’IA a permis d’améliorer de 20 à 40 % l’efficacité du codage, sans réduction immédiate des équipes. Scharf anticipe en outre une évolution réglementaire du secteur bancaire américain, avec un possible allègement des exigences en capital et liquidités, notamment pour les établissements de taille moyenne.
De son côté, Albert Bourla alerte sur l’essor chinois en matière de brevets pharmaceutiques, désormais plus nombreux qu’aux États-Unis. Il attribue cette progression à une volonté étatique affirmée, à un soutien renforcé à la recherche et à une modernisation réglementaire. Il appelle les États-Unis à cesser de freiner artificiellement la Chine, et à recentrer leurs efforts sur l’innovation domestique. L’accord signé entre Pfizer et l’administration Trump, prévoyant une exonération de droits de douane contre des investissements industriels sur le sol américain, incarne selon lui une démarche pragmatique. Bourla voit enfin dans l’IA un levier décisif pour révolutionner le traitement de maladies majeures telles que le cancer ou Alzheimer.
