Au Vietnam, l’intégration de la biotechnologie dans le secteur agricole s’impose progressivement comme un vecteur de transformation profonde, à la fois économique et écologique. À Ninh Binh, M. Bui Duc Thinh a abandonné les méthodes d’aquaculture traditionnelles pour adopter les normes VietGAP, s’appuyant sur des produits microbiologiques et des technologies intelligentes.
Grâce à cet engagement, il écoule annuellement 100 tonnes de poissons, générant un chiffre d’affaires de près de 172 000 euros et un bénéfice net avoisinant les 38 000 euros. Ce succès illustre l’intérêt croissant pour des modèles agricoles modernisés, moins dépendants aux antibiotiques et davantage axés sur la qualité.
À Quang Tri, le Centre provincial d’innovation technologique soutient les éleveurs de crevettes via l’utilisation de produits microbiens tels que Nitro-QTMIC et Perfect-QTMIC. Ces additifs biologiques optimisent l’environnement aquatique et renforcent la santé des animaux. Dans la commune de Cua Tung, les résultats sont significatifs : un taux de survie supérieur à 75 %, une production dépassant les 25 tonnes par hectare, et un bénéfice estimé à près de 38 000 euros par hectare. Ces données confirment l’efficacité des solutions biotechnologiques dans les zones rurales, offrant une alternative durable face aux défis sanitaires et environnementaux.
Pourtant, malgré ces avancées, l’application à grande échelle de la biotechnologie reste limitée. Le Bureau politique vietnamien a récemment réaffirmé sa volonté d’accélérer ce processus à travers la résolution n° 36-NQ/TW. Celle-ci appelle à créer des variétés végétales et animales résilientes au changement climatique, productives et de haute qualité. Le Dr Cao Duc Phat, président de l’Institut international de recherche sur le riz, insiste sur la nécessité de renforcer les politiques publiques, d’harmoniser les cadres juridiques et de sensibiliser les acteurs agricoles à ces innovations, perçues comme essentielles à la souveraineté alimentaire et à la durabilité économique du pays.