Alors que le Vietnam fait face à une croissance rapide de ses volumes de déchets, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’ambassade de Norvège plaident pour l’adoption du co-traitement comme solution pragmatique et durable.
Dans une tribune conjointe, la représentante résidente du PNUD, Ramla Khalidi, et l’ambassadrice de Norvège, Hilde Solbakken, soulignent que cette technologie, déjà éprouvée en Europe et en Inde, permet d’utiliser les déchets non recyclables comme substituts aux combustibles fossiles dans l’industrie du ciment. En réduisant la dépendance au charbon et les émissions de gaz à effet de serre, le co-traitement s’impose comme un outil concret au service de la transition vers une économie circulaire.
Sur le plan environnemental, cette méthode offre une élimination sûre des déchets résiduels, les températures supérieures à 1 450 °C atteintes dans les fours à ciment garantissant la destruction totale des polluants sans production de cendres. Économiquement, elle présente un double avantage : les entreprises réduisent leurs coûts énergétiques en remplaçant le charbon, tandis que les municipalités évitent des investissements estimés à plusieurs millions d’euros pour de nouvelles infrastructures de traitement. En Norvège et dans d’autres pays européens, jusqu’à 75 % du combustible utilisé dans la production de ciment provient déjà de déchets, démontrant la viabilité de cette approche.
Au Vietnam, où près de quatre millions de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année, le co-traitement pourrait compléter les projets de valorisation énergétique, notamment dans la province de Quang Ninh, pionnière en la matière. Soutenue par le PNUD, la Norvège et des partenaires scientifiques comme le SINTEF, cette initiative vise à bâtir un modèle local de gestion circulaire des déchets, conciliant innovation, inclusion sociale et efficacité économique. Sans constituer une solution unique, le co-traitement apparaît comme une composante essentielle d’une stratégie intégrée, offrant au pays une voie plus rapide et moins coûteuse vers un avenir écologique et durable.